Circuler et garer sa voiture relève déjà de l’exploit…en été, cela relève du miracle!
Ça fait déjà un moment que je voulais vous parler de la circulation à Tanger. L’horreur, surtout juste avant le ramadan avec les vacances estivales. Le matin, tout va bien, les gens doivent encore dormir, on peut rouler tranquillement pour se rendre au travail (on doit traverser tout Tanger pour aller a la zone franche pour info). En fin d’après midi en rentrant, ça commence déjà à se corser… Mais le pire c’est le soir. La corniche est complètement bouchée. Entre ceux qui tournent en rond pour essayer de se garer, et ceux qui friment dans leurs belles automobiles de sport, rouler à Tanger le soir est un vrai calvaire. Et se garer est une vraie mission commando ! J’ai trouvé cet article sur le journal de Tanger qui résume très bien les choses !
La quasi-totalité des automobilistes, à Tanger, tournent en rond pendant longtemps avant de dénicher un bout de trottoir disponible pour y coller leur véhicule, le plus souvent bien loin de l’endroit où ils veulent se rendre. Parfois, notamment en cas d’urgence, on est acculé, faute de mieux, à garer son véhicule à l’intérieur ou à la limite d’une zone interdite. Dans ce cas, on risque de ne pas le retrouver parce que la grue errante se sera chargée de l’emmener en fourrière, ce qui implique pertes de temps et longues démarches avec, à la clé, une lourde pénalisation._
Tout cela ne se produirait pas si la ville disposait d’assez de parkings, si les immeubles avaient leurs propres garages, et si un plan de mobilité était conçu en fonction du relief et du tracé particuliers de Tanger.
En effet, Tanger manque d’espaces de stationnement et les raisons en sont bien connues : ruelles étroites et juchées d’interdictions de stationner ; rareté de parkings ; sous-sols d’immeubles non prédestinés au parking; multiplication effrénée du nombre de véhicules avec engorgements en été ; absence de voies propres pour les transports en commun (bus, fourgonnettes de transport du personnel d’entreprise, taxis collectifs, etc). Tout cela est à l’origine de grandes perturbations de la fluidité de la circulation, malgré les efforts louables des policiers affectés dans tous les points sensibles à travers la ville, qui se donnent, souvent un grand mal pour canaliser le trafic, notamment dans les artères du centre-ville et les ronds-points._
L’automobiliste tombe, d’autre part, sous la coupe de l’incontournable gardien de voitures, avec ou sans plaque, qui, en fait, le plus souvent ne garde rien du tout, mais qui pointe inévitablement du nez au moment du départ, en surgissant d’on ne sait où, afin de récolter sa pièce. Une formalité devenue rituelle autant de fois que l’on s’arrête, même pour une emplette rapide à la pharmacie, à la boulangerie ou chez l’épicier du coin. Autant d’arrêts, autant de pièces distribuées. On ne peut rechigner, sinon on ouvre droit à un regard foudroyant accompagné d’un marmonnement indécent, voire à des représailles en cas de nouveau stationnement dans la zone.
Si l’on fait un calcul sur la base moyenne de 6 arrêts par jour à raison d’un seul dirham par arrêt, cela nous amènerait tout de même à débourser la coquette somme minimum de 180 dirhams par mois.
La congestion de la circulation urbaine constitue un grave problème dont souffre la ville du détroit qui compte un nombre important de points noirs. Les problèmes de circulation qui se posaient jadis pendant la période estivale seulement, notamment lors de l’opération transit, sont désormais vécus de façon épidémique, durant toute l’année.
Le phénomène prend une ampleur de plus en plus alarmante avec le développement urbanistique de la cité, mais aussi avec l’amélioration du niveau de vie de ses habitants qui accèdent aujourd’hui plus facilement à l’acquisition d’un véhicule personnel venant ainsi gonfler un parc automobile dépassant déjà les capacités de la cité dont les artères enregistrent des embouteillages et des blocages chroniques, non seulement au centre-ville où la situation devient réellement dramatique aux heures de pointe, mais également dans certains quartiers périphériques.
La situation est d’autant plus aggravée par l’ancienne architecture, héritée de la période coloniale, matérialisée par des rues étroites, mais aussi la mauvaise exploitation des garages d’immeubles qui, nous l’avons déjà dit, au lieu de servir de parking, sont convertis en lieux de commerce ou de dépôt de marchandises.
Et, comme un malheur n’arrive jamais seul, il faut ajouter à tout cela le fait évident que la majorité des chauffeurs, pour ne pas dire des chauffards, ont pris de très mauvaises habitudes dans leur conduite et qui viennent ainsi compliquer une situation déjà difficile. Le code de la route instauré pour le respect de certaines règles est bafoué à tout bout de champs. Comment, dès lors, s\'étonner quand les statistiques indiquent que le Maroc détient l’un des tristes taux les plus élevés du monde en matière d\'accidents de la route. Terrible constat d\'une situation qui ne fait qu\'empirer, malgré les appels à la prudence et les moyens de dissuasion mis en place par les responsables de la sécurité routière.
Désormais, un bon schéma directeur s’impose pour la ville de Tanger.
Comment ? Que faire ? De quelle manière procéder ? C’est l’affaire des experts et des spécialistes qui sont payés pour cela et qui ne doivent plus tarder à plancher sur cette situation qui constitue une véritable bombe à retardement pour la ville de Tanger et pour ses habitants.
C’est aussi l’affaire de ces fameux élus locaux qui, au lieu de passer leur temps à se chamailler dans les salles de réunions, ou de guetter des « clients juteux » dans les couloirs des communes, doivent plutôt s’atteler à identifier, poser et faire résoudre les problèmes de la ville, comme celui de la circulation urbaine et du stationnement.
Et moi qui me plains des fois de ne pas trouver de places dans le centre-ville de la Roche...
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