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lundi 10 janvier 2011

Le Café Hafa

Dans une petite ruelle qui descend vers la mer se trouve le célèbre Café Hafa.

C’est un des premiers cafés ou l’on s’est rendu lors de mon arrivée à Tanger. Egalement un des seuls lieux que j’ai pu faire découvrir à Franck, qui vit à Tanger depuis plus de 5 mois maintenant.

A small alley leading towards the seafront is where you will find the famous Café Hafa.
It is one of the first cafés we have been to since I have been in Tangier. It is also one of the only places that I knew and Franck, who has been living here for 5 months, didn’t.
Plusieurs choses font de ce petit café, à mes yeux, un lieu unique. La vue, l’histoire, l’âme et la nostalgie du site, le thé à la menthe, l’odeur de « kiff » qui y règne, les personnes qui le fréquentent…

Café Hafa – Du nom de la falaise qu’il surplombe pour dominer le détroit, lieu de rencontre entre la Méditerranée et l’Atlantique. Dans ce lieu paisible, habité par plusieurs familles de chats, loin de la nouvelle ville avec ses cafés branchés et boites de nuit, le temps semble s’est arrêté.

Quelques terrasses étroites reliées par des marches hautes, des murs d’un bleu si pale, des tables en fer à la peinture écaillée, des chaises en plastique de supermarché, … Mais une vue sublime sur l’Espagne et Gibraltar ainsi que la ville et son port,…

There are many things about this little café that, to my eyes, make it unique. The view, the history, the soul and nostalgia of the place, the mint tea, the smell of “kiff”, the people that come here…
Café Hafa – named after the cliff it overlooks, dominating the strait, a place where the Mediterranean Sea meets the Atlantic Ocean. In this calm establishment, where a few families of cats live, far away from the “New Town” with its modern bars and flashy night clubs, time seems to have stopped.
Several narrow terraces linked together with steps that seem too high, pale blue walls, old rusty metal tables, plastic garden chairs… but a magnificent view of Spain and Gibraltar, Tangier and the port…


A déguster, le thé à la menthe, une préparation faite maison avec divers herbes aromatiques, romarin et fleur d’oranger, qui lui afférent un parfum unique. Sans oublier les délicieuses cacahuètes grillées, servies encore chaudes. Le vieil homme vous les sert avec attention et concentration. 3 tailles de cacahuètes, les petites, moyennes et grosses, qu’il prend soin de disposer à portions égales dans une petite feuille de papier. Papier que par la suite il repli les rebords, avec le plus grand soin et minutie, pour former une sorte d’assiette. Plus qu’à les savourer tout en dégustant le thé et en admirant la vue et l’harmonie de ce lieu paisible.

Si vous avec un petit creux, il faut à tout prix gouter la divine Bissara, une soupe épaisse composée de pois cassés ou de pois chiches au cumin et huile d’olive. Quel délice !

Ce lieu est rempli d’histoire. C’est en 1921 que Ba M’Hammed Allouch, âgé alors de 20ans, s’est aventuré à installer un café « maure » sur une falaise faisant face au détroit et surplombant une côte rocheuse et très poissonneuse. Le café a donc connu Tanger en tant que ville internationale, sous l’occupation espagnole et comme aujourd’hui partie du territoire national marocain ; a accueilli toutes sortes de visiteurs venus des 4 coins du monde ; a vue la ville évoluer au cours des 90 dernières années.

The mint tea in Cafe Hafa is a house brew specially made only for the cafe's patron. A touch of rosemary and orange blossom, as well as other herbs, give the tea a unique fragrance. It is defiantly a must to try! Not to forget the delicious grilled peanuts, served while still hot. The old man serves them out with concentration and great attention. 3 different sizes; small, medium and large; that carefully disposes in equal portions on a piece of paper.
He then folds the sides of the paper, with preciseness, to create a sort of plate. Only thing left to do is to enjoy eating them while sipping the mint tea and admiring the beautiful view and the harmony of this serene place.
If you are hungry, you must try the divine Bissara, a thick soup made of chickpeas with cumin and olive oil.
The place is full of history. It was in 1921 that Ba M’Hammed Allouch, 20 years old at the time, decided to create a café on the Cliffside overlooking the strait. The Café Hafa has therefore known Tangier as an international zone, under Spanish occupation and, like today, as part of Morocco. It has received all sorts of visitors from all over the world; and has seen the town of Tangier grow over the last 90 years.

C’est dans ce café mythique que s’est construite en partie la légende de Tanger. De Paul Bowles à Mohamed Choukri, de Jean Genet aux Beatles, Les Rolling Stones, Jimi Hendrix, Sean Connery, William Burroughs et bien d’autres, tous les amoureux de l’âme tangéroise sont venus ici bavarder, écrire, peindre, boire le thé à la menthe ou fumer du « kiff ».
Bien des personnes ont été séduits par ce lieu,  charmés par la beauté envoutant du site. Encore aujourd’hui, les artistes, les peintres, les écrivains, continuent à rendre hommage à ce café (Bernard-Henri Levy a même acheté la maison voisine).

Bien sur que le café n’est pas fréquenté uniquement par des célébrités. Des visiteurs anonymes, viennent se détendre dans le calme, s’échapper à la ville, admirer le paysage… En sirotant mon thé et gringottant des cacahouètes j’ai observé les autres occupants du café. 

It is in this famous café that part of the legend of Tangier was made. Paul Bowles, Mohamed Choukri, Jean Genet, the Beatles, the Rolling Stones, Jimi Hendrix, Sean Connery, William Burroughs and many others… All those who loved and love Tangier have come here to chat, write, paint, drink mint tea or smoke “kiff”.
Many people have been seduced by the place, charmed by the beauty of the site. Today, artists, painters and authors continue to come to the café (Bernard-Henri Levy even brought the house next door)
Of course, the cafés clientele is made only of celebrities. Anonymous visitors come here to relax, to escape from the rush of the town, admire the view… As I sipped my tea and nibbled peanuts, I watched the other clients of the café.


Quelques touristes, certains avec leurs appareils photos reflex, prenant des clichés, essayant de capturer la splendeur du site. Une photo pour se rappeler et revenir dans ce lieu, s’évader le temps d’un souvenir, une fois de retour dans leur pays et leur train-train quotidien. 
D’autres ; dreadlocks et tenue vestimentaire « baba-cool » ; profitent de la liberté de ce lieu. Posés à leur table, ils peuvent fumer le « kiff » en toute tranquillité. Au Café Hafa, fumer cette plante, produit du pays, interdit et sujet tabou de l’autre coté de la méditerranée, est un acte aussi banal que fumer une cigarette. Sur la terrasse, la douce odeur complaisant de cette fumée opaque est omniprésent.
Le reste de la clientèle est marocaine. Certains sont venus en famille. Installés à leur table, avec thé et Bissara, une famille joue à un jeu de société. Il me semble que c’est le jeu des petits chevaux.
A une autre table, 2 jeunes marocains. Leur regard semble perdu dans l’horizon des côtes espagnoles, à moins de 20 kilomètres sur la rive opposée. L’eldorado espagnol, si proche et pourtant inaccessible… Ces jeunes sont ils simplement ici pour la beauté et la tranquillité du lieu ? Pour admirer le paysage des cotes espagnoles ou pour le symbole qu’elles représentent, tuant le temps en fumant du kiff dans l’attente de la prochaine traversée ? Je ne le sais pas.

A few tourists, some taking photos with their expensive cameras, trying to capture the beauty of the place. A photo to remember, to escape; the moment of a memory; back to the café, away from their home country and usual go-about. 
Others; dreadlocks and “baba-cool” clothes; are relaxing beneath the setting sun, making the most of the freedom that this café offers. Smoking “kiff”. At the Café Hafa, smoking this plant, grown in the country, banned abroad, goes unnoticed, as if smoking a simple cigarette. On the terrace, the smell of this thick kind of smoke lingers in the air
The other clients are Moroccan. A family is sitting at a table, drinking tea and eating Bissara, playing a board game.
At another table, two young Moroccans, in their late teens or early twenties. Gazing at the horizon, the Spanish coast, less than 20km away across the sea.  So close but yet so fare… Are they here just for the beauty and tranquility of the café? To admire the scenery that offer the Spanish coasts or the symbol that they represent, killing time by smoking “kiff” while waiting for the next crossing? I don’t know.


Le Café Hafa, ce lieu paisible où l’on peut rêver en toute quiétude. J’aime cet endroit, qui ne semble jamais changer. Avec son décor très austère et mobilier vétuste, ce café a su résister à toutes les tentations du modernisme, à la folie de l’argent. L’ancien propriétaire a su refuser toutes les offres. Je me demande que s’il lui arrivait un jour de changer d’aspect continuera t-il à être visité et filmé par les télévisions et les médias étrangers ? Je ne pense pas, la magie du site serait perdue. En maintenant le café dans son état, il a su garder un grand respect pour la mémoire de tous ceux qui l’ont visité. De tous ceux qui ont été marqués par leur passage en ce lieu simple, unique au monde.

Le Café Hafa pourra-t-il un jour nous livrer les secrets de sa mémoire ? Pourra-t-il un jour nous conter les sensations de ses visiteurs, peintres, poètes, acteurs ou politiciens venus de tous horizons ?
Le Café Hafa saura-t-il encore résister aux tentations ? Pourra-t-il préserver plus longtemps sa personnalité ? Je l’espère.

The Café Hafa, a place where people can dream in peace. I like this place that never seems to change. The vintage 1920's interior design has been kept until the present. The café has resisted all attempts of modernizing. In the past, the owner refused all sorts of offers; it seems that money does not interest him. I wonder if one day the café changed, would it continue to be filmed and visited by foreign Medias?
I don’t think so; the magic of the place would be lost. Keeping the café in the same state as it always has been seems to be in some way a kind of respect for the memory of all those who have come here.
One day will the Café Hafa reveal its secrets? Its memories? Will it still be able to resist against the modern world? Keep its personality forever? I hope so.


5 commentaires:

  1. b soir mademoiselle ; par hasard j'ai vu votre vidéo sur youtube ./// et a la fin de la bande vous avez souligné votre blogs ; .........je l'ai feuilleté avec admiration ;,, évident que vous êtes un fan de voyage .......... si vous voulez me contacter par facebook ; vous pouvez m'envoyez votre pseud a l'adresse suivante : police-pj-2012@hotmail.fr.........

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    1. a l'occasion de l'Aid-Al-Adha (( fête religieuse islamique)) ; le Maroc se caractérise par des habitudes saisonnières moi même je les trouve bizarres.;;; Un bon exemple : après abattage de mouton, la femme marocaine (( rurale en particulier)) jamais laisse passer l'opportunité d'enduire ses pieds sur le sang , en faisant valoir que la chance deviendra bon .... .et beaucoup d'autres choses me font rire a ce jour .......................................... avez-vous vu une fois les célébrations de l'Aïd (( fête)) avec les traditions en parallèles.?/. si non ;Faites-moi l'honneur de vous offre une invitation à partager la joie de l'Aïd avec nous le 26 octobre prochaine ; si vous êtes au Maroc actuellement........source : Chahid Essaadi

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    2. Bonjour! Je n'ai jamais vu les célébrations de l'Aïd et j'espère de tout coeur pouvoir découvrir cette fête un jour.
      Merci beaucoup pour votre invitation. Ca aurait été avec grand plaisir mais malheureusement j'ai prévu de rentrer en Europe pour les vacances. L'année prochaine inch'allah!

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